Balades Romantiques
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 Un aller-simple pour New-York (public Adulte - + 16 ans)

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MessageSujet: Un aller-simple pour New-York (public Adulte - + 16 ans)   Un aller-simple pour New-York (public Adulte - + 16 ans) EmptyDim 26 Nov - 18:30

Bonjour à toutes ! Very Happy

Je tenais à partager avec vous ma fanfiction "Un aller-simple pour New-York" qui se présente comme un cross-over entre des personnages réels et des personnages de Candy. J'espère que vous en apprécierez le clin d'oeil et que vous aimerez lire les aventures de la jeune Justine et du séduisant Wiliiam A. Andrey...

N'hésitez pas à me faire part de vos critiques affraid et commentaires What the fuck ?!? , cela m'aidera à me perfectionner !!! Very Happy


Un aller-simple pour New-York



Chapitre 1


- Je vous le répète une dernière fois Madame, votre réservation est inexistante, vous ne pouvez pas prendre ce vol !…

Déroutée devant tant d'incompréhension, je m'efforçais de garder mon calme, malgré les marmonnements d'impatience qui montaient crescendo parmi la file de passagers qui attendait derrière moi. Cela faisait plus de dix minutes que je palabrais avec l'hôtesse sur ma réservation pour le vol New-York-Paris, réservation qui s'était apparemment évaporée.

- Ecoutez, il doit y avoir une erreur !!! J’ai réservé ce vol sur votre site internet il y a 15 jours, ma carte de crédit a même été débitée !!!

Impassible, l’hôtesse rétorqua :

- Je regrette une nouvelle fois, Madame, mais votre réservation n’apparaît pas dans ma base de données. Vous avez dû faire une mauvaise manipulation, voilà tout !…

Avec soulagement, je finis par trouver dans le fouillis de mon sac de voyage, l’imprimé du reçu attestant de ma bonne foi, précaution inhabituelle de ma part, mais qui s’avérait bien salutaire à présent.

- J'ai quelque chose qui va alors vous prouver le contraire !!!

Sceptique, l'hôtesse prit le document que je lui tendais et le parcourut rapidement. Son air hautain s’affaissa au rythme de sa lecture.

- En effet… - émit-elle, embarrassée. Un sourire idiot se dessina sur ses lèvres. Elle fit signe à une de ses collègues qui nous rejoignit d’un pas déterminé. Mon interlocutrice expliqua ma situation à celle qui devait être manifestement sa supérieure, reconnaissable à la mine austère qu’elle arborait. Je me demandai intérieurement si être antipathique était une des conditions de promotion dans la compagnie… La nouvelle arrivée prit ma feuille, la lut soigneusement puis se mit à tapoter sur le clavier de l’ordinateur. Au bout de quelques minutes, et plusieurs appels téléphoniques, elle leva enfin le nez, un sourire crispé sur sa bouche fortement maquillée.

- Vous êtes bien enregistrée sur notre compagnie, Madame !… Il semble qu’un problème informatique soit intervenu le jour de votre réservation sur internet, lequel a parasité la base de données…

- Ah !!!… Tout s’explique alors !… Je vais donc pouvoir prendre cet avion, n’est-ce pas ?

- C’est que… Il n’y a plus de place en classe éco…

- Attendez !!! J’ai une correspondance pour Toulouse une heure après mon débarquement à Roissy-Charles de Gaulle !!! Il faut que je sois à destination à temps, je marie mon frère dans moins de 24 heures, vous voyez, et je suis son témoin !!!

Suzan Bauman (c’était le prénom que j’avais lu accroché à son veston) répliqua sur un ton de maîtresse d’école :

- J’allais poursuivre, Madame !… Comme il n’y a plus de place en classe éco, je vous propose un surclassement dans la catégorie disponible…

- C’est à dire ?…

- En First Class…

L'inquiétude foudroya mon air bravache au moment où je réalisais que je venais juste de régler mon loyer et que j’étais plus que fauchée !…

- Heu?...Je dois payer pour cela ?

- Que nenni, madame ! Puisque ce malentendu est dû à une faute de notre part, c’est avec plaisir que nous vous proposons de voyager en First Class au tarif du billet que vous avez réservé !

A la manière angélique avec laquelle elle s’était adressée à moi, j’avais soupçonné un instant une pointe de moquerie, soupçons vite envolés quand elle me congratula d'un petit clin d’œil complice, qu'elle m'adressa en me rendant mon billet ainsi que mes papiers.

- Veuillez donc vous rendre dans le lounge réservé aux classes de luxe, Madame… Andrey. Et bon voyage !

Je lui répondis par un de mes plus beaux sourires et me gourmandai de l’avoir aussi aisément cataloguée dans la rubrique « mégères »… Mes bagages enregistrés, mon sac de voyage sur l’épaule, je me soumis aux contrôles sévères de la douane, puis je me dirigeai vers le salon réservé aux membres de la classe affaires et de première classe… Il est vrai que cela n’avait rien à voir avec les salles d’attente de classe économiques, ces immenses hangars qui fourmillaient de sièges standards en métal, alignés en rangées interminables. En pénétrant dans la pièce luxueuse, mais accueillante, voire intimiste grâce aux éclairages tamisés disposés tout autour du plafond, je retrouvais ce plaisir que j'avais éprouvé jadis, quand, pendant quelques années, j'avais eu la possibilité de fréquenter ce genre de lieux. Les murs d’un brun gris pâle, exhibaient des peintures modernes très colorées qui contrastaient avec le raffinement du décor ambiant. Des lampadaires, aux abat-jours longs et cylindriques, essaimaient leur lumière diaphane autour de groupes de fauteuils de cuir disposés en petits cercles de façon à respecter la tranquillité des voyageurs. Chaque box disposait de plusieurs ordinateurs reliés à internet, petit accessoire bien agréable pour la web-addict que j’étais. Je m’installai dans un des rares fauteuils encore libres et commençai à pianoter sur le clavier de l’ordinateur qui s’offrait à moi, pour vérifier mes mails. Un petit clic sur ma boite-aux-lettres Yahoo et un message de l'avocat de William, mon époux ou devrais-je dire, mon futur ex-époux, fit se retourner dans mon estomac le pancake et le café que j’avais avalés en vitesse au petit matin…

" Chère Justine,

Mon avocat vient de m'appeler. Les formalités sont achevées, nous pouvons signer les papiers du divorce dès ton retour.

Sache que je regrette sincèrement cette situation.

Je t'embrasse.

William"

Sous le choc, je fixais l'écran sans le voir. Un sentiment de rage mêlé de désespoir prit, avec une fulgurance extrême, possession de tout mon être. Cela en était fait à présent, notre séparation était inéluctable!... Bouleversée, un flot de larmes vint se bousculer au bord de mes yeux. Plutôt que de m'effondrer devant tout le monde, je décidai de me rendre au bar au fond de la pièce, en quête d'un petit remontant. Le barman ne sourcilla point à l'annonce de ma commande. Il devait hésiter entre me ranger dans la catégorie des alcooliques patentés ou celle des terrorisés de l'avion. J'étais sur le point de saisir le réconfortant breuvage quand mon regard croisa celui d’un passager, assis à l’autre bout du comptoir, lequel m’observait d’un air perplexe, tout en me montrant d'un signe de la tête l’horloge qui se trouvait derrière le barman. Elle indiquait honteusement 8h00 du matin !… Je passais bel et bien pour une véritable alcoolo !!! Rouge de honte, je redressai néanmoins le menton avec orgueil, et feignis l'ignorance. J’entrepris donc de me contenter de faire tournoyer le glaçon qui flottait dans mon whisky…

- De quoi se mêle-t-il, celui-là ! - grommelai-je intérieurement.

Mon esprit sans autre occupation, les mauvaises pensées ressurgirent…

- Quel beau gâchis ! - soupirai-je, la tête plongée dans le creux de mes mains - Comment avons-nous pu en arriver là ?...

En un éclair, défilèrent devant moi ces cinq années écoulées au pays de l'oncle Sam : le coup de foudre mutuel qui nous avait frappés, William et moi, à la cafétéria du studio d'animation Anim'Box, situé en plein quartier de Manhattan. Je venais y effectuer un stage de perfectionnement après avoir achevé ma formation de designer à l'école des Gobelins. Peut-être nos destins ne se seraient jamais croisés s'il ne m'avait pas bousculée et fait tomber mon plateau alors que je me préparais à m'attabler ? Je crois que je l'aurais malgré tout remarqué... Il était si séduisant, si élégant, si différent de tous ces bonshommes en sportswear négligé que je côtoyais quotidiennement. Je le vis relever une de ses mèches blondes qui lui couvraient à demi le visage, ses yeux bleus en amande qui me regardaient avec curiosité, sa voix douce et confuse tandis qu'il m'aidait à ramasser ce qui était encore récupérable...

- Je suis vraiment désolé, je suis très maladroit ! - fit-il en affichant un air des plus penauds - Permettez-moi de vous offrir un nouveau repas.

- Oh non, ce n'est pas la peine ! Je n'avais pas très faim de toute façon...

- Dans ce cas, je vous invite à dîner !... Je veux vraiment me faire pardonner...

- C'est que... Je ne sais pas... - hésitai-je, rougissante, ayant remarqué les yeux inquisiteurs des autres employés qui n'en perdaient pas une miette.

- S'il vous plaît !... - ajouta-t-il, les mains jointes comme dans une supplique.

Un coup de coude de ma collègue Nila, avec laquelle j'avais sympathisé à mon arrivée dans l'entreprise, me fit sursauter. Visiblement, le regard qu'elle me jetait avec insistance parlait tout haut : "DIS OUI, TRIPLE GOURDE !!!" - me semblait-il l'entendre hurler à mes oreilles.

- Puisque vous insistez... C'est d'accord !...

- Vous m'en voyez ravi ! Que diriez-vous de demain soir, samedi ?

- Demain soir... - fis-je d'une voix monocorde - Pourquoi pas...

Je réalisais alors que je n’avais rien à me mettre ! Je n’allais quand même pas aller à ce rendez-vous en jeans et converses !!! Quelle catastrophe !

- Où puis-je venir vous chercher ? - demanda-t-il sans faire cas de mon état de panique.

- Dans le Hell's Kitchen, au 242, appartement 44, au croisement entre la 10ème et la 49ème ! - intervint Nila, enchantée de jouer les entremetteuses - C'est là où j'habite, mais Justine va venir s'installer chez moi. Ma colloc vient de me laisser tomber.

Je lui lançai un regard étonné, découvrant en même temps que mon interlocuteur, ma nouvelle situation.

- Ce sera quand même mieux que de loger à Brooklyn chez ta tante et ses cinq chats !!! - ajouta-t-elle en levant les yeux au ciel.

Visiblement amusé par notre semi-scène de ménage, il émit un petit gloussement de contentement.

- C'est un quartier qui fourmille de restaurants. Nous ne manquerons pas de choix !...

Il poussa un soupir de satisfaction.

- Alors faisons comme cela...19h00 demain soir... Justine... - poursuivit-il en me tendant la main, un sourire malicieux s'esquissant sur ses lèvres pleines et joliment dessinées. (En tant que designer, je ne pouvais ne pas le remarquer !)

En réponse à sa poigne ferme, je ne pus lui offrir qu'une pauvre escalope, tant j'étais paralysée d'émotion. C'était donc ça le coup de foudre : un sentiment extrême qui vous laissait ridicule et complètement godiche !!!

- Au fait ! Je m'appelle William ! William A. Andrey !... - lança-t-il en s'éloignant, tout en me saluant une dernière fois de la main, l'autre rentrée dans la poche de son pantalon de velours.

Puis il avait disparu...

- Toc, toc, toc ! Il y a quelqu'un ???? - toqua Nila contre ma cervelle, ricanant devant mon air ahuri - Assieds-toi, tout le monde te regarde !!!

Cramoisie cette fois, je ne me fis pas prier et m'exécutai. Des dizaines de paires d'yeux, majoritairement féminins, m'examinaient avec insistance.

- On me l'aurait racontée que je ne l'aurais pas cru ! - gloussait mon amie, qui, loin d'être dans mon état de trouble, avalait allègrement son hamburger sauce Tex-Mex - Rends-toi compte que tu as rendez-vous avec un des meilleurs éléments de l'entreprise, et play-boy devant l'éternel de surcroît, rien de moins ! Toutes les filles ici feraient n'importe quoi pour un seul regard de lui, et toi, tu tombes ton plateau et hop ! un rencard ! Tu ne vas pas te faire des copines, je te préviens !

Devant ma mine déconfite, elle posa une main rassurante sur mon épaule.

- Allez, fais pas cette tête, on rêverait toutes d'être à ta place !... Mais prends garde, il n'a pas très bonne réputation...

- C'est un voyou ???

- Oh non, il n'y a pas de risque de ce côté, il est plutôt de bonne famille. C'est son côté "ravageur" qui lui colle aux baskets...

- Oh, je crois que je vais refuser d'aller à ce rendez-vous, les Dom Juan, c'est pas trop mon truc...

- Tu plaisantes?!!!! Non seulement tu vas avoir tout le personnel féminin de la boîte contre toi pour être devenue "l'élue", mais surtout pour t'être dégonflée !!! Ces filles vont t'en vouloir à mort de n'avoir pas satisfait au fantasme qui hante leurs jours et leurs nuits : dîner (voire plus!...) avec le beau William A. Andrey !!!!!! Si tu n'y vas pas, moi aussi, tu m'auras sur le dos, tu sais !

- C'est digne d'une mission de 007 ! - m'exclamai-je dans un rire nerveux.

- Tu ne crois pas si bien dire ! Sauras-tu, en bon agent, garder ton self-control ? - fit-elle, un soupçon d'ironie au coin de l'oeil.

Pour toute réponse, je soupirai de désarroi. La voix de Nila se fit plus rassurante.

- Après tout, on parle, on parle, mais je ne l'ai jamais vu avec une fille ! S'il le faut, il est gay !!!!!!!!! - s'écria-t-elle en écarquillant tout grand les yeux comme si une révélation s'était faite à elle.

A cette annonce, je manquai de m'étouffer avec la gorgée de café que j'étais en train d'avaler. Le rire sonore qu'elle émit en voyant ma réaction eut un effet communicatif, et ce fut secouées de hoquets incontrôlables que nous quittâmes la cafétéria, sous le regard désabusé des convives...

suite au message suivant...


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MessageSujet: Re: Un aller-simple pour New-York (public Adulte - + 16 ans)   Un aller-simple pour New-York (public Adulte - + 16 ans) EmptyDim 26 Nov - 18:32

Chapitre 1 (suite)


Ce samedi fut la pire journée de ma vie !!! Comme toute jeune stagiaire d'une boîte d'animations, dont l'uniforme se résume aux jeans et baskets, il ne m'était pas venu à l'idée, lors de la préparation de mes bagages pour mon séjour aux Etats-Unis, de me munir d'une tenue habillée... Il était 18h00 et j'étais encore allongée sur le lit de l'ex-colocataire de Nila, observant mes 3 paires de jeans et 2 paires de Converse, (l'une rose et l'autre kaki) alignées sur le sol devant moi . J'en venais à me convaincre qu'il valait mieux tout annuler. J'en arrivais même à donner raison à ma mère qui me reprochait en permanence mes tenues misérablement ordinaires.

"- Mais quand te décideras-tu à ne plus t'habiller comme une ado ? Tu n'en as pas marre de tes jeans, de tes baskets bariolées et de tes t-shirts trop petits ?!!!!

- C'est la mode, maman... - marmonnai-je en soupirant.

- Et tu portes même une ceinture avec des têtes de mort !!! Tu vas nous porter malheur !!!"

A l'évocation de ces reproches, mon regard se posa sur ladite ceinture qui ne me quittait jamais. Manifestement, elle n'était pas d'un grand secours !!! Je dus mon salut une nouvelle fois à Nila, qui devant mes lamentations, me conduisit dans une friperie à deux blocs de son appartement. Budget élimé de stagiaire oblige, je parvins à dénicher une jolie robe vintage sans manches de couleur noire au prix modique de 20 dollars, dont le col descendait en forme de V jusqu'à la naissance de la poitrine, une rose en tulle noir venait joindre les extrémités. Un joli ruban de soie coordonné entourait la taille, qui se nouait discrètement sur le côté, ruban que l'on retrouvait aussi à l'ourlet de la robe, laquelle s'arrêtait au niveau des genoux. Je manquai de faillir quand la vendeuse me proposa une ravissante paire de chaussures assorties, de forme babies à talons bobine (10 dollars !) et un petit sac à main en tissus noir satiné pour compléter la tenue. Vêtue de la sorte, j'eus peine à reconnaître mon reflet dans le miroir. Avec mes longs cheveux châtains clairs bouclés, marbrés de quelques mèches blondies par le soleil de l'été, je me trouvais de faux airs de Vanessa Paradis, ou de mon arrière-grand-mère, selon l'humeur ! J'en fis part à Nila dont le regard admiratif me laissait penser que ma tenue ne m'allait pas si mal.

- Vanessa Paradis ? 'Connaît pas ! - s'exclama-t-elle en faisant la moue.

- La compagne de Johnny Depp !!!

- Ah d'accord !!! La petite frenchie ! Tu crois que je suis au courant de tes starlettes françaises ? J'ai déjà assez de mal avec les nôtres qui changent tout le temps, sans compter les plus anciennes, qui à coup de lifting et de botox ressemblent plus à un poisson-lune qu'à un être humain ! De toute façon, si Johnny Depp te croise comme ça dans la rue, et bien, je ne présage rien de bon pour la pauvre Vanessa ! - fit-elle, un petit sifflement façon loup de Tex Avery s'échappant de sa bouche.

Je pouffai bêtement en la repoussant du coude, et partis me cacher dans la cabine pour me changer.

Au retour à l'appartement, le plus ardu fut de s'attaquer au maquillage, tâche particulièrement difficile pour quelqu'un (moi!) qui n'avait qu'un gloss et un mascara dans sa trousse cache-misère. Nila, de formation graphiste ès coloriste, s'appliqua en bonne copine dévouée, à sublimer le garçon-manqué que j'étais. Assise sur le tabouret de la salle de bain, une serviette de bain par-dessus ma jolie robe pour éviter une éventuelle catastrophe, je me soumettais, un peu inquiète au talent de mon amie.

- Tu as devant toi une experte !... J'ai été ambassadrice Avon pendant quelque temps pour arrondir mes fins de mois.... - ricanait-elle en caressant de son pinceau la palette de fards à yeux.

- Dans ce cas !... - répliquai-je avec la même ironie

- Léger, le maquillage, hein, Nila ? - m'alarmai-je quand ses mains approchèrent de mon visage munies de leur outils de "ravalement". Sottement, je redoutais que mon amie fut un peu trop influencée par l'exubérance des couleurs façon voiture volée des actrices de soaps américains qu'on diffusait continuellement à la télé.

Le résultat fut à la hauteur de mes craintes, c'est à dire : parfait ! Face au miroir que tenait fièrement ma maquilleuse personnelle, je découvris un visage à la fois familier et inconnu. Troublée, je n'osais poser les mains sur ma peau encore hâlée de l'été qu'elle avait revêtue d'un voile pailleté. Mes yeux, couleur noisette, dont la paupière s'ornait d'un fard irisé de brun et de vert, brillaient d'un nouvel éclat. Un peu de rose avait été subtilement posé sur mes joues, rose que l'on retrouvait, d'un ton plus foncé, sur mes lèvres rehaussées d'une couche de gloss, ce qui accentuait leur aspect charnu.

Sans voix, charmée par ma nouvelle apparence, je ne pus que hausser les épaules en émettant un son étrange, comme celui d'une petite fille timide qui met sa main à sa bouche pour cacher son embarras devant un cadeau qui l'emplit de joie.

- Ne me remercie pas !... - me lança Nila, solennelle, avec de grands airs de prêtresse antique, tout en secouant la serviette dont elle m'avait débarrassée - Tu me le revaudras quand j'aurais piqué Brad Pitt à cette chipie d'Angela !!! - fit-elle avec un de ses gloussements qui faisaient toute sa personnalité.

Emue, je la pris dans mes bras et la serrai fort contre moi.

- Merci, merci, mon amie ! Tu as fait des merveilles !

- Oh, je n'ai pas fait grand-chose... La base n'était pas trop mal!...

Elle avait pris un ton badin, mais je savais qu'au fond d'elle-même, elle n'était pas peu fière de son travail. La sonnette de la porte d'entrée interrompit nos effusions maladroites.

- C'est l'heure, Cendrillon !... - se gaussa-t-elle en me poussant énergiquement dans le couloir - Smile !!! On dirait un condamné qu'on mène à la potence !

Je pris une forte inspiration et me dirigeai vers l'entrée. Intérieurement, j'étais surexcitée, humeur que je ne voulais surtout pas dévoiler. Tout au long des quelques mètres qui me séparaient de la porte, je ne cessai de me répéter que ce n'était qu'un banal rendez-vous (avec un mec hyper bôooooooo !!!), que ce n'était pas la première fois qu'on m'invitait au restaurant (oui, mais pas avec quelqu'un qui me faisait un tel effet !!!), que j'étais une "grande" fille ( 1m60 à tout casser !!!), et que je devais me ressaisir (alors que j'en aurais presque fait pipi à la culotte!!!...) L'apparition qui éblouit mes yeux au moment où j'ouvrais la porte me porta alors l'estocade.

- Bonsoir!..........

Appuyé nonchalamment contre l'encadrement de la porte, il me souriait, d'un de ses sourires enjôleurs qui vous font monter le feu aux joues. Il portait une chemise blanche sous un costume noir étroit, cintré à la taille qui lui donnait un air très british. De derrière son dos, il brandit un bouquet de violettes qu'il me tendit. Je me crus une seconde Kim Basinger (en moins blonde) face à Mickey Rourke (quand il avait encore une apparence humaine) dans "Neuf semaines et demi". Je bégayai des remerciements, rapidement écourtés par Nila, qui me jeta presque hors de son appartement.

- Vous allez être en retard... - fit-elle en me prenant le bouquet des mains - Je vais en prendre soin, pas de souci. A tout à l'heure !

La bouche fendue d'un large sourire, elle me tendit mon gilet et me claqua la porte au nez. Nous étions à présent seuls... Les mains enfouies dans les poches de son pantalon, très dandy, il m'observait, l'oeil malicieux, tel un enfant devant un bol de friandises.

- Aimez-vous la nourriture japonaise ? - demanda-t-il finalement.

- J'adore ça !

- A la bonne heure ! Je connais un excellent restaurant à quelques rues d'ici ! Le petit plus c'est que l'on continue d' y manger de façon traditionnelle, avec des baguettes et assis sur des tatamis. Cela vous dit ?

- Avec grand plaisir !

Debout à côté de lui dans l'ascenseur, je pouvais sentir le doux parfum de son eau de toilette : une fragrance boisée, très masculine, très envoûtante. Je le détaillais... Il devait avoir dans les 25-30 ans... Je remarquai aussi qu'il était très grand, et qu'il avait une légère cicatrice sous le menton. Je me demandai si ce n'était pas la trace d'une bagarre à laquelle il aurait participé, lui contre cinq dont il serait sorti vainqueur, bien sûr ! Puis je me dis que c'était peut-être tout bonnement ce qui restait d'une chute de tricycle quand il avait trois ans...

- Depuis combien de temps êtes-vous à New-York ? - me demanda-t-il alors que nous marchions dans la rue.

- Depuis quinze jours environ... Je suis ici en stage de perfectionnement en design d'animation pour trois mois, ensuite, je devrai rentrer en France...

- C'est donc ça ce léger accent que j'ai cru déceler dans votre voix !

- Je suis française, en effet... - répondis-je timidement, mon petit coeur de stagiaire de 20 ans cédant de plus en plus sous le charme ensorceleur du beau jeune homme qui me questionnait .

- Pourquoi repartir en France ? Vous n'aimeriez pas travailler aux Etats-Unis ?

- Je ne rêve que de cela ! Mais les places sont très chères !

- C'est étonnant quand même !...

- Quoi donc ?

- Que vous ayez choisi ce milieu plutôt... - Il cherchait ses mots - ...masculin!...

Sa remarque me fit sourire pour l'avoir entendue bien souvent.

- J'avoue avoir été surprise au début, car je ne pensais pas qu'il y ait si peu de filles dans ce genre de formation. Après tout, c'est de l'art avant tout, et il n'a pas à rester cantonné aux garçons. Je sais très bien parler aux palettes graphiques moi aussi ! Et puis, vous savez, j'ai grandi entourée de trois grands frères, qui me traitaient comme un des leurs, alors je me suis vite adaptée et familiarisée avec cette ambiance "virile", je dirais même potache...

- Haha! En effet, les garçons entre eux manquent de savoir-vivre ! Mais je vous promets ce soir que je saurai me tenir !... dit-il en posant une main contre son coeur.

- Oh, je n'en doute pas ! répliquai-je avec ironie.

Plus je l'observais, plus je me demandais ce qu'il faisait chez Anim'Box. Il n'avait pas du tout l'allure de ses collègues, soudés à leur ordinateur, cachant leur bedaine naissante sous de larges t-shirts à l'effigie de leur groupe de rock ou dessin animé préféré. Quand il m'indiqua le poste qu'il occupait, je compris un peu mieux ce qui le distinguait tant des autres.

- Je suis dans les relations publiques ! En somme, je suis à l'affût de nouveaux marchés pour l'entreprise. En général, je ne viens jamais à la cafétéria, car je déjeune le plus souvent à l'extérieur avec des clients. Un heureux hasard a voulu que je n'aie aucun rendez-vous ce jour là... - fit-il en cherchant mon regard.

Rougissante, je réajustai mon gilet posé sur mes épaules. Nous étions à la fin du mois de septembre, et l'automne pointait le bout de son nez. Les arbres qui bordaient les rues commençaient à se dévêtir légèrement de leur feuillage dont les nuances variées oscillaient entre le ocre, le rouge et brun. Il faisait presque nuit, et nos ombres grandissaient au rythme du passage des voitures. Malgré la tiédeur de l'air, pour raison d'été indien, je me surpris à frissonner. Trop de nervosité, sans doute...! Pourtant, il émanait de cet être irrésistible qui marchait à côté de moi, une imperturbabilité qui me laissait perplexe. Je me sermonnais intérieurement, me convainquant que je n’avais rien à en attendre. Mais dès qu'il posait ses yeux sur moi, je réalisais qu'on ne m'avait jamais regardée ainsi, avec autant d'intensité, de curiosité. J'avais l'impression qu'il lisait en moi, et cela m'effrayait. Perdue dans mes pensées, je manquai de renverser une table pliante sur laquelle reposaient les babioles d'un sans-abri.

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MessageSujet: Re: Un aller-simple pour New-York (public Adulte - + 16 ans)   Un aller-simple pour New-York (public Adulte - + 16 ans) EmptyDim 26 Nov - 18:32

Chapitre 1 (suite 2)


- Et ma belle ! Regarde où tu vas ! Tu veux que je plie boutique ou quoi ?

- Toutes mes excuses, monsieur, je ne vous avais pas vu.

- Cela m'en a tout l'air ! - marmonna-t-il en haussant les épaules.

A ma mine coupable, il se rasséréna, et prit un drôle d'objet de sur la table : une petite boîte en métal à peine plus grosse qu'une boîte d'allumettes, gravée de dessins orientaux et ornée d'une pierre légèrement bombée, translucide, mais qui étrangement, changeait de couleurs selon la lumière qui s'y reflétait. Une minuscule manivelle se trouvait sur le côté. Je la remontais et une mélodie s'échappa de la boîte : une mélodie douce et réconfortante.

- Elle est pour toi, je te l'offre ! Elle te portera bonheur, et te soutiendra dans les moments difficiles.

- C'est gentil à vous, monsieur, mais laissez-moi vous l'acheter!

Le vieux bonhomme agita la main d'un geste de refus, en bougonnant.

- Un cadeau, c'est un cadeau, beauté !

- Merci mille fois, alors ! Elle est très jolie... Je la garderai précieusement !

- Bah, de rien ! De toute façon, je ne sais pas trop ce que j'en aurais fait !... Le commerce n'est plus ce qu'il était!...

Il me regardait dans un demi-sourire à travers ses yeux fendus qui brillaient sous ses lunettes dépareillées. Je remarquai qu'il portait une veste militaire usée par les ans, certainement de la seconde guerre mondiale, le galon d'officier de l'armée de l'air cousu sur l'épaule. J'imaginais les difficultés que la vie avait dû lui causer pour le laisser à son âge, seul, dans la rue.

- Bon c'est pas tout, mais faut que j'y aille, moi ! Bonne soirée les tourtereaux ! Un festin m'attend au foyer des soeurs de la charité!...

Sur ce, il rassembla toutes ses affaires dans son baluchon et me salua.

- Salut, ma belle !

Je lui répondis par un signe de la main.

- Jolie objet !... - fit William qui m'avait rejointe.

- Oui... - répondis-je en pressant la boite à musique contre mon coeur - Comme c'est étrange la vie... Chaque jour, je passe devant ce genre de personnes, sans avoir que ce soit l'envie ni même l'idée de poser mon regard sur eux, et voilà, que sans rien attendre en retour, il m'offre quelque chose... N'est-ce pas paradoxal ?

- C'est là toute l'ambiguïté de notre monde moderne - répondit mon compagnon en m'entourant de son bras, m'incitant à reprendre notre chemin - Donner, partager, alors que tout nous pousse à être égoïste...

- C'est si injuste !- soupirai-je

- Je sais... Mais que cela ne nous gâche pas la soirée, n'est-ce pas ? D'ailleurs, nous arrivons !

Je fourrai la boîte à musique dans mon petit sac à main, et hâtai le pas. Le restaurant japonais se trouvait à quelques mètres de nous, arborant une vitrine typiquement nipponne, aux boiseries rouges et blanches. Au moment où nous entrâmes, l'ensemble des serveurs nous accueillit d'une façon un peu inattendue sous le cri d'"Irasshaimase !!!". Remarquant ma surprise, William m'expliqua que c'était une façon de nous dire "Je vous en prie, entrez!". J'en conclus que nous étions les bienvenus. Une serveuse, vêtue du costume traditionnel japonais, un ravissant kimono rose griffé de rouge, nous conduisit à notre table au fond de la salle. A la décoration plutôt sobre, où le blanc prédominait, on avait porté l'accent sur l'éclairage, qui se diffusait comme une brume vaporeuse au travers de multiples lampions de papier et de bougies. Un paravent nous isolait des convives assis non loin de nous... Tout cela apportait une touche très intime à l'atmosphère, à la fois déroutante et sécurisante. A croire que William avait choisi ce restaurant pour cette raison ! Je voulu m'appliquer à m'asseoir selon la position traditionnelle, sur les genoux. Mal à l'aise, je remarquai en me reculant un peu, que ma voisine d'à côté, visiblement japonaise, avait plié ses jambes sur le côté. J'en fis de même et me sentis plus confortable. Ceci eut pour effet de dévoiler un peu plus mes jambes sur lesquelles s'étaient posés, sans le moindre trouble, les yeux polissons de mon hôte. Embarrassée, je voulus discrètement tirer sur le fond de ma robe, ce qui attisa son regard malicieux. Au feu qui me brûlait les joues, je devais développer tous les symptômes de la femme ménopausée : bouffées de chaleur, rougeurs, malaises... ! Cela en devenait pathétique et j'étais convaincue qu'il ne tarderait pas à abréger le repas, si ce n'est pire, me laisser en plan avant le dessert, tant je me sentais bécasse devant lui.

- Soooooooo charming ! - fit-il en secouant la tête, les épaules secouées d'un petit rire.

Pour réponse, je plongeai le nez dans le menu... L'estomac perturbé par toutes ces émotions, je me résolus à ne commander que quelques sushis et des petites brochettes de poulet. William prit la même chose, mais rajouta une bouteille de saké!... Son effet fut instantané ! Bien qu'habituée aux alcools forts lors de mes sorties nocturnes avec les copains des Gobelins, cette mixture à base d'alcool de riz s'avouait extrêmement efficace. Plus détendue, j'accueillais l'intérêt de mon compagnon de table avec moins de résistance.

- Dites-moi !... - fit-il en croquant un morceau de poulet badigeonné d'une sauce orange particulièrement délicieuse - D'où tenez-vous cet anglais parfait ?

- Vous trouvez ? C'est tout bête!... Il se trouve que j'ai régulièrement rendu visite à ma tante, la soeur de mon père, qui vit à Brooklyn. Elle est venue finir ses études universitaires ici et n'en est jamais repartie ! Elle a eu le coup de foudre pour la ville mais surtout pour un séduisant pompier qui l'avait secourue alors qu'elle se trouvait coincée dans l'ascenseur de son immeuble...

- C'est amusant comme rencontre...

- En effet... On ne vit généralement cela que dans les livres...

- Pourquoi donc ? Vous ne croyez pas au coup de foudre?...

Le regard insistant qu'il posa sur moi me fit rougir jusqu'à la racine des cheveux. Pour toute réponse, je bus une nouvelle rasade de saké. Ce qu'il faisait chaud tout à coup !!! Feignant l'assurance, je me risquai à m'attaquer à un sushi, terme un peu guerrier pour l'action que je voulais entreprendre, mais tout à fait justifié vu ma maladresse. Traditionnel, le restaurant l'était jusqu'au bout, en conséquence, jusqu'aux baguettes : mon cauchemar ! Ce que je craignais arriva... Dépourvue d'une totale maîtrise de mes baguettes, le sushi emprisonné glissa tout droit vers la chemise de William !!! Je poussai un cri d'horreur, me confondant dans un bafouillement d'excuses, et me précipitai sur la tache munie de ma serviette trempée dans un peu d'eau. Comble de malchance, la tâche n'était pas très bien placée : juste au dessus de la ceinture !... Cachant mon embarras, je frottai légèrement l'étoffe pour la nettoyer. Je percevais la chaleur de sa peau sous mes doigts, sa respiration sereine... Si près de lui, je me sentais complètement défaillir... Je levais les yeux vers lui.

- Vous pouvez continuer. C'est bien agréable !... - fit-il, l'oeil plein de malice - J'ai aussi une agréable point de vue... - ajouta-t-il en se penchant vers mon corsage.

Je reculais instinctivement devant tant d'effronterie. Il me regardait, goguenard.

Une nouvelle gorgée de saké m'aida à lui faire face... Celui-ci faisait de plus en plus son effet et commençait à me désinhiber totalement. Je ne m'offusquais plus de ses oeillades langoureuses, de sa main qui effleurait la mienne, ou qui recueillait une de mes boucles pour la replacer derrière mon oreille. Peu à peu, je me laissais apprivoiser, répondant à ces taquineries avec autant de répartie. Le jeu de la séduction battait son plein, et j'y prenais goût. J'aurais voulu que cette soirée ne s'achevât jamais, mais quand nous nous retrouvâmes les seuls clients présents, riant naïvement devant nos assiettes vides et nos verres de saké, nous décidâmes qu'il était plus poli de quitter les lieux.

Le chemin du retour se déroula dans un étrange silence. Enivrée, je marchais d'un pas léger, tandis que William semblait songeur. Je n'osais l'interrompre dans ses pensées de peur de le déranger, mais c'est non sans une certaine inquiétude que je m'apprêtais à lui dire au revoir, arrivés au seuil de l'immeuble de Nila.

- Et bien nous y voilà ! - fis-je, simulant la décontraction.

- Oui... J'ai passé une merveilleuse soirée en votre compagnie, Justine...

- Moi aussi, délicieuse soirée... - acquiesçai-je en baissant timidement les yeux.

Comme pour accompagner notre séparation, une douce ballade se fit entendre, émergeant de la fenêtre entrouverte d'un des appartements de l'immeuble.

- Vous connaissez ? - demanda-t-il en s'approchant de moi.

- Oui, j'aime beaucoup... Il m'arrive de l'écouter souvent...

Il me prit alors la main.

- Vous m'accorderiez cette danse ?

Curieusement, j'opinai de la tête. Hypnotisée, son bras autour de ma taille, je le laissai me faire tournoyer sur ce large trottoir de la 49ème rue, oubliant les passants qui nous regardaient, interloqués. Peu à peu, il se fit plus proche, Je sentais son souffle, comme une fièvre, dans le creux de mon cou, ses mèches blondes ondulées frôler mon visage, son regard bleu azur se fondre dans le mien, nos corps se mouvant lentement au rythme de la mélodie. Il s'arrêta un instant, et de son index, releva mon menton. Il ne disait mot, ses yeux intensément plongés dans les miens, à la recherche d'une réponse. Frissonnante, je me surpris à ne pas repousser sa main qui venait rencontrer la mienne, ni celle qui effleurait ma joue. Lentement, sa bouche avança vers la mienne. Étrangement, la retenue que j'avais affichée tout au cours de la soirée, s'évanouit. Mes bras se posèrent autour de sa nuque, puis tout sombra... Timidement au début, ses lèvres, douces, brûlantes, virent caresser les miennes, puis se montrèrent plus audacieuses, provoquant en moi une sensation divinement agréable, comme des papillons virevoltant dans le ventre. Je sentais son souffle se diffuser dans mes veines comme une lave incandescente. Un frisson de plaisir prit possession de tout mon être. C'est à ce moment-là que retentit une sonnerie provenant de la poche de sa veste. Grrrrrrrr !!!!!!!!!!! Embarrassé, William en sortit un téléphone portable dernier cri (maudit appareil !)

- Zut !... Je croyais l'avoir éteint...

- Ce n'est pas le cas, dirait-on... - fis-je, contrariée

Il grommela quelques jurons en consultant sa messagerie

- C'est un message de mon boss! - dit-il en me jetant un regard gêné - Il faut que je repasse au bureau... C'est urgent !

Je baissai la tête pour cacher ma déception.

- Je vais devoir y aller... - fit-il dans un soupir, se balançant d'un pied sur l'autre - Je suis vraiment désolé...

Il haussait les sourcils tout en se mordillant la lèvre en signe de contrition.

- Je crois que c'est mieux, en effet... - répondis-je avec regret.

Il m'embrassa une dernière fois, tendrement...

- Je t'appelle demain. On ira se promener à Central Park...

J'acquiesçais par un triste sourire. Un peu déçue, je me séparai de lui, non sans attendre que sa silhouette élancée ait disparu au coin de la rue. Fébrile, survoltée, je montai allégrement quatre à quatre, les six étages qui me séparaient de l'appartement de Nila...

- Nilaaaaaaaaaaa ? - m'écriai-je en poussant la porte.

Tout était sombre. Elle n'était pas là manifestement. Un petit mot sur la table à côté de l'entrée attira mon attention.

" Je suis au pub avec mon copain Stan, le Cat's eyes, au coin de la rue. Rejoins-nous ! "

Je m'apprêtais à repartir quand mon regard fut retenu par le bouquet de violettes, délicatement posé dans un verre ancien monogrammé. Je m'en saisis immédiatement et me mis à humer le doux parfum de ces fleurs si précieuses sentimentalement. L'idée de raconter ma divine soirée à Nila dans un pub enfumé, au milieu d'inconnus, m'ôta toute énergie pour ressortir. Je me pressai donc d'aller effectuer une rapide toilette à la salle de bains, revêtis mon t-shirt de nuit (Hello Kitty, taille XL), et sautai dans mon lit. Malgré l'excitation de la soirée, c'est épuisée que je m'endormis en quelques minutes, non sans serrer contre moi, le bouquet de fleurs tant aimé.

Fin du chapitre 1


© Leia - octobre 2006
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