Balades Romantiques
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 "Qui danseront de joie au grand vent de la liberté&quot

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AuteurMessage
Rosetta von Fersen
Coeur tendre
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Rosetta von Fersen


Nombre de messages : 111
Date d'inscription : 07/11/2005

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MessageSujet: "Qui danseront de joie au grand vent de la liberté&quot   "Qui danseront de joie au grand vent de la liberté&quot EmptyJeu 1 Déc - 20:49

"QUI DANSERONT DE JOIE AU GRAND VENT DE LA LIBERTÉ"


Note :
Ce doit être ce qu'on appelle une "song-fic" : les paroles en italiques et le titre lui-même proviennent d'une chanson extraite de la comédie musicale "Les Misérables."
D'une révolution à l'autre, les paroles s'accordent bien, aussi me suis-je permise de les mettre dans la bouche de Bernard. Le contexte, ici, l'ouverture des états-généraux, n'est peut-être pas le mieux choisi pour cette chanson des barricades, mais c'est souvent le 5 mai 1789 que l'on donne comme toute première date de la révolution. Bien sûr c'est à débattre, ce n'est pas mon but. C'est juste un petit one-shot autour d'une chanson très célèbre.


**************************************************************************************************


Bernard Châtelet attendait ce jour depuis bien longtemps. Le jour promis par le Roi. Le jour où s'ouvrirait la séance des états-généraux. La date en avait été repoussée à plusieurs reprises. Cela faisait un an que les discussions, les projets s'enlisaient. Lorsque l'idée de réunir les états avait enfin été arrêtée, ce qui n'avait pas été sans peine, l'organisation des séances étaient loin d'être réglées, ainsi que tout ce qui s'y rapportait. On n'avait pas vu une telle assemblée depuis 1614 ! Le Marquis de Dreux-Brézé, que l'on avait chargé du protocole, était allé consulter les archives royales pour connaître la manière dans laquelle il faudrait procéder. Le cérémonial risquait d'être désuet et obsoléte, mais si solennel et lourd de symbole !

Enfin, le grand jour était pour demain. Bernard était prêt. Au cours des six derniers mois, les élections des représentants du Tiers avaient eu lieu dans tout le Royaume, dans chaque baillage, dans chaque sénéchaussée. Bernard avait été élu député de Paris. Il allait représenter le peuple. Il prenait très à coeur sa mission, il comptait ne pas laisser passer une opportunité qui ne se présenterait peut-être
plus : parler au nom du peuple. Cela se ferait peut-être par le sang s'il ne le faisait maintenant.
- Bernard !
- Oui ?
L'un de ses amis était venu souper chez lui. Il avait été élu lui aussi, et le lendemain ils seraient côte à côte, lors de la procession qui devait conduire le cortège à l'église Saint Louis de Versailles. Rosalie, l'épouse de Bernard, s'était montrée une charmante hôtesse.
- Je m'en vais, Bernard, à demain ! Repose-toi bien, il faut que nous soyons frais et dispos !
- "A la volonté du peuple et à la santé du progrès, remplis ton coeur d'un vin rebelle et à demain, ami fidèle !"

Il eut cependant quelque peine à trouver le sommeil. Cette journée qu'il attendait depuis si longtemps ! Comment demeurer calme à son approche ? Silencieusement, Bernard se leva et descendit dans la petite pièce qui lui servait à écrire. Il était journaliste et participait à plusieurs gazettes. Cela faisait bien des années, déjà, qu'il tentait de faire ouvrir les yeux à chacun. Il s'était défait de l'illusion de toucher directement le petit peuple, car combien de personnes ne savait pas lire et ne pouvait donc pas prendre connaissance de ce qu'il s'évertuait à écrire ? Non, il toucherait le petit peuple indirectement, au moyen de son élite, la bourgeoisie. Il écrivait pour les avocats, les médecins, les boutiquiers, les gens de plume. Ceux qui possédaient suffisamment d'instruction pour pouvoir faire naître une France nouvelle.

Bernard alluma une bougie et s'assit devant un désordre de livres et de papiers qui jonchaient la table de bois. Mais au milieu de cet indescriptible désordre il parvenait à s'y retrouver. Il prit une plume un peu usée d'avoir trop servie, et se mit à écrire. Il lui arrivait fréquement d'écrire ainsi en pleine nuit. Rosalie s'en était parfois plainte, mais elle le comprenait. Elle partageait toutes ses idées, elle était son plus sûr soutient. Elle contribuait à la diffusion de la gazette en la distribuant aux personnes auxquelles elle s'adressait, courant par les rues de Paris. Rosalie était toujours là auprès de lui, l'aimant tendrement, le soutenant de toutes ses forces, partageant ses angoisses lorsqu'il doutait parfois.
- Bernard ?
Il s'arrêta d'écrire et se tourna vers son épouse.
- Rosalie...
Sans mot dire, elle tendit la main. Il y déposa un monceau de papiers réduits en confetis pour ne pas avoir été jugés suffisamment éloquent par son auteur. Ils se comprenaient à mi-mot. Rosalie prenait les écrits rejetés et négligement mis en boule pour aller les jeter dans un sac et aller ensuite les brûler. Ceux-là étaient sur la table ou sur le sol depuis la veille.
- Puis-je voir ce que tu écris ?
- "Nous voulons faire la lumière malgré le masque de la nuit, pour illuminer notre terre et changer la vie !"

Le lendemain, au soir, Bernard était de retour. La séance tant attendue avait été ouverte. Le jeune homme espérait encore malgré les déceptions et les humiliations. Il pensait encore qu'une nouvelle ère pouvait voir le jour. Pas comme le Roi le pensait. Les états généraux ne serait pas là pour entériner les réformes voulut par Sa Majesté, mais pour laisser enfin la parole au peuple. La séance avait été ouverte par une minorité de privilégiés, mais ce serait le peuple qui réfermerait ces réunions en scellant le cercueil des privilèges. Bernard savait déjà qu'il y aurait sans doute du sang versé. Il avait eu ce sentiment en se trouvant dans la grande salle de l'hôtel des Menus-plaisirs. La veille encore, il espérait que la parole suffirait, mais il sentait maintenant que cela ne serait pas suffisant car une infime minorité de la population, celle qui détenait tout, ne voudrait pas tendre l'oreille, ne voudrait pas écouter. Mais si la force serait nécessaire, il était convaincu que viendrait le temps des lendemains qui chantent.
- Ma douce Rosalie, toi que j'aime... Sais-tu à quoi je pense, à l'instant ? "Il faut gagner par la guerre notre sillon à labourer, déblayer la misère pour les blonds épis de la paix qui danseront de joie au grand vent de la liberté !"

Pour cela, Bernard était même prêt à sacrifier sa vie. Un jour de juin, alors que le Tiers avait eu l'audace de se constituer Assemblée nationale, Bernard et ses amis découvrirent portes closes à l'hôtel où ils se rassemblaient. Sur ordre de Sa Majesté, les gardes françaises que l'on employait à réprimer les émeutes se tenaient là pour les empêcher de passer par la force. Bernard reconnut celui qui les commandait. C'était le colonel Oscar François de Jarjayes. Ils se défièrent longtemps du regard. Mais devant la détermination de Bernard, prêt à risquer sa vie pour entrer à tout prix, le colonel douta de la mission qu'on lui avait confié.
- "A la volonté du peuple je fais don de ma volonté, s'il faut mourir pour elle moi je veux être le premier. Le premier nom gravé au marbre du monument d'espoir !"
A ces mots, le colonel conseilla à Bernard de se replier avec ses amis à la salle du jeu de paume voisine. Il l'aidait tout en ayant remplis sa mission de ne point faire entrer quiconque dans la salle qu'il gardait. C'est ainsi que l'histoire s'écrit, par des symboles.

Le cousin de Bernard, Léon-Antoine-Florelle Saint-Just, attendait son heure...

FIN.
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